Albert Edouard MENGINOU-BOUETTE

Biographie

Albert Menginou est le fils de François Menginou (1883-1974) et de Maria Baget (1884-1918), cultivateurs. Il a une sœur, Anna, Madeleine, Marie (1910-1993), un frère, Célestin, Henri (15 juillet/18 août 1913) et un demi-frère, Édouard, Georges (1922-2018).
Mobilisé en 1935, il se trouve à Pau dans l’aviation lors de la déclaration de guerre en 1939 et part avec son escadrille pour participer aux opérations, puis revient dans sa famille à Ossun en mai 1940. Il travaille aux haras de Tarbes (Hautes-Pyrénées).
Il passe en Espagne en mai 1942 pour rejoindre l’Afrique du Nord. Il est arrêté à Badajoz par la police espagnole et interné le 23 septembre 1942 au camp de Miranda de Ebro, d’où il est libéré le 25 mai 1943 en tant que sujet anglais sous le le nom de Monin, né à Londres. Arrivé en juin 1943 à Londres, il s’engage dans une compagnie de parachutistes français volontaires dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL) en juillet 1943. Le 15 août 1943, il se porte volontaire dans une unité de parachutistes anglais des SAS. Après un entrainement intensif, il obtient son brevet de parachutiste le 27 août 1943 à Ringway et est détaché au Special Air Service 1st regiment et affecté au Squadron D comme lance corporal. Il subit alors un entraînement spécial pour le sabotage.
Dans la nuit du 16 au 17 juin 1944, il est parachuté en France dans le cadre de l’Opération "Gain" avec quatre parachutistes britanniques sous les ordre du major Ian Fenwick avec la mission de travailler avec la Résistance française au sud de Paris afin de saboter les communications de l’ennemi et faire sauter les voies ferrées pour faire dérailler des convois ferroviaires.
Le lundi 7 août 1944, avec le major Fenwick, les sergents W.P. Duffy, F.W. Dinkley et l’aspirant FFI Pierre Hébert, le caporal Meginou participe à l’attaque en jeep d’un convoi allemand, mais ils tombent ensuite dans une embuscade à Chambon-la-Forêt. La jeep est prise sous le feu d’une mitrailleuse allemande et le major Fenwick, l’aspirant Hébert et Albert Menginou sont tués. Les autres sont capturés.
Ils sacrifient leur vie pour tenter de sauver la population du village de Chambon-la-Forêt, prise en otage en représailles des actions de sabotage perpétrées par les maquisards de la région.
Il est inhumé en 1948 au cimetière communal, à Ossun.
Il obtient la mention « Mort pour la France » et est cité au " Roll Of Honour " des Forces spéciales britanniques. Il est homologué au grade de caporal des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Le 28 mars 1956, les insignes de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec palmes qui lui ont été décernés à titre posthume sont remis à son père, François Menginou-Coussa.
Son nom figure sur la stèle commémorative et sur le monument et les plaques commémoratives dans l’église, à Chambon-la-Forêt (Loiret), sur le monument aux morts, à Ossun (Hautes-Pyrénées) et sur le Mémorial de guerre des SAS, à Sennecey-le-Grand (Saône-et-Loire).
Une rue d’Ossun porte son nom.