Henriette SALIOU (EP: PELLOIE)

Biographie

Henriette Pelloie est la fille de Jean-Marie Saliou (1870-1929) et d’Agnès Sparfel (1886-1957). A partir de 1932, elle travaille au sein de l’administration des Ponts et Chaussées avant d’intégrer par concours, le 1er septembre 1937, l’administration préfectorale à la Préfecture d’Orléans. Elle œuvre pour le Mouvement Vengeance en fournissant la Résistance en documents portant l’en-tête de la Préfecture, le tout en collaboration avec Robert Thénard qui parraine son entrée à Vengeance en février 1943. Elle travaille également avec son frère Jean Saliou, résistant-cheminot à Courtalain en Eure-et-Loir, qui est arrêté par l’inspecteur Denuzières dans la nuit du 6 au 7 janvier 1944 à son poste de la gare de Courtalain. Son frère est jugé par le tribunal militaire allemand FK 544 de Chartres et fusillé le 30 mars 1944 au Mont-Valérien parmi 31 résistants d’Eure-et-Loir. Elle perd la protection du résistant et préfet Jacques-Félix Bussière qui est muté le 6 janvier 1944 puis arrêté en mai 1944 et déporté en juillet 1944 vers le camp de concentration de Neuengamme. Elle parvient à être mutée au service des Ponts et Chaussées afin de ne pas attirer l’attention du SIPO/SD d’Orléans dont le chef adjoint, l’Untersturmführer Fritz Wollbrandt, connait son existence. En juillet 1944, elle se trouve à Ardon pour assurer les missions de liaison de Robert Thénard, alias « Sultan », qui commande les groupes de maquisards au sud de la Loire. Le 19 août, elle rencontre le capitaine Leroy-Ladurie du Maquis de Lorris avant de retourner en mission au Maquis de l’Étang-Neuf près de la Ferté-Saint-Aubin. De retour à Orléans fraîchement libérée, elle passe au service du commandant Philippe de Vomécourt, alias « Saint-Paul », chef du réseau SOE F VENTRILOQUIST et délégué du War Office britannique pour la région Centre. Elle assure diverses missions pour les autorités résistantes de la fin août au début du mois de septembre 1944 avant de réintégrer la Préfecture en octobre 1944 au service du Commissaire de la République, André Mars. Le 22 janvier 1945, Henriette Pelloie est décorée de la Croix de Guerre 1939-1945 par Robert Thénard en présence du général Delmas.
Elle s’investit après-guerre dans de nombreuses associations notamment l’Amicale du Loiret des Anciens Déportés, Internés et Familles (ALADIF). Henriette Pelloie prend sa retraite de la Préfecture en mai 1973.