Lilian Vera ROLFE

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Général

Alias
  • Nadine
Naissance
26 avril 1914 à Paris - Paris - France
Décès
5 février 1945 à Ravensbrück - Allemagne
Distinctions
  • Membre de l'Empire Britannique
  • Etoile 1939-1945
  • Etoile des campagnes de France et d'Allemagne
  • Médaille de la Guerre 1939-1945 avec citation
  • Croix de guerre 1939-1945
  • Médaille de la Résistance française

Déporté(e) / Non rentré(e)

Histoire

Métier avant arrestation
Radiotélégraphiste
Unités / Réseaux / Mouvements d’appartenance
  • SOE F Buckmaster Historian
  • Etienne Marchand puis Etienne Leblanc
Arrestation
31/07/1944 à Nargis
Lieux d'incarcération
  • Montargis
  • Romainville
Lieux de déportation
  • Saarbrücken Neue Bremm
  • Ravensbrück
  • Torgau

Biographie

Lilian Rolfe, fille d’un expert-comptable, George S. B. Rolfe, et d’une mère d’origine russe, Alexandra Stern, sœur jumelle d’Helen Rolfe, grandit à Paris, où elle étudie entre 1922 et 1931 à l’école privée catholique du Cours Dupanloup à Boulogne-sur-Seine, puis au Conservatoire de musique russe de Paris pendant trois ans, où elle étudie le violon. Elle termine ses études au Brésil quand la famille part s’installer à Rio de Janeiro.

En 1939, elle travaille au service de presse de l’ambassade britannique de Rio de Janeiro, où elle découvre le monde de l’espionnage. Elle quitte Rio de Janeiro en février 1943 et arrive à Liverpool le 12 avril 1943, où elle s’engage dans le service auxiliaire féminin de l’armée de l’air, Women's Auxiliary Air Force, le 16 avril 1943 sous le numéro de service 2149745. Elle est envoyée pour sa formation initiale sur la base RAF d’Innsworth dans le Gloucestershire, où elle contracte la varicelle et doit passer un certain temps en quarantaine. Après sa guérison, elle poursuit une formation de radiotélégraphiste à Blackpool. Ses compétences en langues étrangères la font repérer par le Special Operations Executive, qui l’enrôle en novembre 1943 pour le poste d’opératrice radio. Le 2 janvier 1944, Lilian passe quelques jours à suivre un cours préliminaire de radiotélégraphie au STS 52, Thames Park, dans l’Oxfordshire, avant de rejoindre un cours de parachutisme.

Dans la nuit du 5 au 6 avril 1944, Lilian Vera Rolfe est déposée en Lysander en France, sur un terrain de Touraine à Azay-sur-Cher, en même temps que le lieutenant Studler. Le nom de code de Lilian est Recluse, son nom de terrain Nadine, son code de trafic radio est Blouse et sa fausse identité est au nom de Claudie Irène Rodier. Opératrice-radio au service du réseau de renseignements HISTORIAN, elle est en contact étroit avec Georges Wilkinson, dit Etienne Marchand, puis Pierre Charié, dit Étienne Leblanc. Elle envoie et reçoit de nombreux messages de Londres permettant d’obtenir plusieurs parachutages d’armes et de matériel pour les groupes de résistants du Loiret. Traquée, elle se déplace régulièrement. À la fin du mois de juillet 1944, elle est cachée chez Maurice et Jeannette Verdier, dont la maison sert de lieu de rencontre pour les résistants. Elle doit y rester deux jours pour émettre. Seulement, le lundi 31 juillet 1944, François Bruneau de Boynes, garde du corps de Lilian Rolfe, lui apporte un message à transmettre. Des hommes de la Gestapo, dont Pierre Lussac, se faisant passer pour des résistants, les arrêtent et tendent une souricière. Suite à son arrestation, elle est incarcérée brièvement à Montargis, puis au Fort de Romainville.
Lilian Vera Rolfe est déportée le 8 août 1944 depuis la Gare de l’Est à Paris, dans le même convoi que Georges Wilkinson. Elle arrive au camp de Saarbrücken Neue Bremm le 9 août 1944, puis elle est transférée à Ravensbrück le 26 août 1944, avant d’être affectée au Kommando de Torgau le 3 septembre 1944 avec Denise Bloch et Violette Szabó. Elles sont rejointes par une autre agente de la section F du SOE, Eileen Didi Nearne, qui, bien qu’elle ait été capturée avec son émetteur radio, réussit à convaincre ses interrogateurs qu’elle croyait avoir envoyé des messages pour le compte d’un homme d’affaires et qu’elle ne s’était pas rendu compte que c’était un agent britannique. Parvenant à maintenir cette histoire de couverture d’une assistante française recrutée localement, Didi peut survivre et retourner en Grande-Bretagne et faire un rapport sur son contact avec Lilian.
Lilian se porte mal pendant le transport vers Torgau et, à son arrivée, on découvre qu’elle souffre d’un accès de fièvre. Malgré cela, elle doit endurer une longue marche par temps chaud de la gare au camp de travail, ne parvenant à le faire qu’avec l’aide de plusieurs autres femmes. À son arrivée, elle s’évanouit et est admise à l’hôpital du camp, où on l’autorise à rester pendant les trois semaines qu’elle passe à Torgau avec Denise Bloch et Violette Szabó. Les deux autres jeunes femmes réussissent à faire valoir qu’elles doivent être traitées comme des prisonnières de guerre, car elles sont officiers britanniques et elles sont donc exemptées de travail dans l’usine de munitions adjacente au camp. À son retour à Ravensbrück, Lilian est d’abord détenue dans le quartier disciplinaire, où Denise Bloch, Violette Szabo et elle ne peuvent entrer en contact avec leurs camarades dans le corps principal du camp. À ce moment, Lilian est trop faible pour marcher et après trois ou quatre jours, elle est transférée de nouveau dans une cellule d’isolement dans le Zellenbau, un bloc isolé à moitié bunker qui ne pouvait pas être observé de l’intérieur du camp.

Aucune des autres prisonnières du camp ne la revoit et, bien que des rumeurs aient circulé selon lesquelles Denise et elle avaient été libérées et revues en France, ainsi qu’en Suède, les véritables circonstances de son sort ne sont pas découvertes avant les enquêtes menées par Vera Atkins en 1945 et 1946 sur le sort des agents disparus de la section F. On pense que Lilian a été exécutée entre le 25 janvier et le 5 février 1945. Selon les rapports, elle est encore si malade qu’elle doit être transportée sur une civière, même pour le court trajet entre sa cellule et la cour adjacente, où le commandant du camp de Ravensbrück, le SS-Stürmbannfuhrer Fritz Sühren, attend pour lire l’ordre d’exécution. Le SS-Sturmann Schult, ou Schulter, a alors abattu chacune des trois jeunes femmes, amenées individuellement, d’une balle dans la nuque à l’aide d’un pistolet. Le corps de Lilian est immédiatement brûlé dans le crématorium du camp, à seulement quelques mètres de là.

A propos de cette base de données

Cette base de données, non exhaustive, a été réalisée à partir des archives du Musée départemental de la Résistance et de la Libération de Lorris et des informations transmises par les familles. Elle regroupe les biographies des résistant(e)s et/ou déporté(e)s, né(e)s et/ou décédé(e)s dans le Loiret.

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