René SEJOURNE

Biographie

René Séjourné naît dans une famille de cultivateurs à Nibelle, il aide son père, grand blessé de guerre, et exerce en parallèle le métier de bûcheron. Trop jeune, il n’est pas mobilisé en 1939. Convoqué en janvier 1944 à la visite médicale pour partir au STO, il refuse de s’y présenter et désormais reste sur ses gardes. Approché par son voisin, Francis Gilles, il intègre la Résistance, fin mai 1944. Il sert au sein d’un groupe de jeunes de Nibelle, constitué par Pierre Flamery, le maréchal ferrant, lequel a été contacté par Pierre Charié. Ce dernier coordonne le réseau Buckmaster lié au SOE-F (les services secrets britanniques en France), branche « Historian – Etienne Leblanc ». L’instructeur de la section de Nibelle est le lieutenant franco-américain André Studler. Il travaille en étroite collaboration avec Pierre Flamery. Les deux hommes sont secondés par le jeune Jean Goget, qui mourra en Déportation, et son père Marceau Goget.
En juillet 1944, René Séjourné participe à un parachutage, ainsi qu’au sabotage des aiguillages de la ligne de chemin de fer Montargis – Orléans. Le 6 août 1944, les habitants de Nibelle voient arriver les Allemands. Chez les Flamery et les Goget il faut en toute hâte cacher les armées entreposées dans les greniers. Mais à ce moment-là survient un bombardement allié sur la gare et les Allemands se retirent sur Chambon-la-Forêt, où a lieu le 6 août 1944 l’embuscade contre les SAS du Major britannique Ian Fenwick. Ce même jour, sur le secteur de Nibelle, des jeunes gens sont arrêtés arbitrairement et sont déportés.
René Séjourné, mis en joue la veille dans le village, échappe à cette rafle. Il poursuit son engagement en assurant de la surveillance sur la route de Combreux. Le 21 août 19444, c’est la libération de son village et le défilé de l’armada américaine. Ayant appris que deux Allemands bien armés ont été vus, Pierre Flamery et René Séjourné les retrouvent cachés dans un bois et les capturent. Bien que taxés de « terroristes », les deux Nibellois ramènent les deux prisonniers au village et les remettent le lendemain aux autorités à Orléans.
Par la suite, René Séjourné et ses camarades s’engagent dans le 1er Bataillon de Marche du Loiret formé par Pierre Charié., puis le 1er octobre 1944 dans le 95ème Régiment d’Infanterie. Il surveille alors des dépôts à Rouen. Fin 1945, il est muté au 6ème Régiment des Tirailleurs Marocains à Chambéry où il a le grade de sergent. Il est démobilisé à sa demande, pour ne pas aller combattre en Indochine. Après cela, il travaille pendant 36 ans en région parisienne chez Air France. A la retraite, il revient s’installer à Nibelle.