Suzanne Odette AUBERT-CHAMPERRE (ÉP MENGIN)
Général

- Naissance
- 21 juin 1910 à Caen - Calvados - France
- Décès
- 20 avril 1985 à Paris - Paris - France
Déporté(e) / Rentré(e)
Histoire
- Métier avant arrestation
- Médecin
- Unités / Réseaux / Mouvements d’appartenance
-
- SOE F Physician
- Réseau Prosper
- Arrestation
- 31/05/1944 à Paris
- Lieux d'incarcération
-
- Fresnes
- Orléans
- Romainville
- Lieux de déportation
-
- Ravensbrück
- Torgau
- Rechlin
Biographie
Suzanne Mengin exerce la profession de médecin. Elle est l’épouse d’Émile Mengin, industriel de Montargis. Au moment de l’invasion de la France en mai et juin 1940, elle prend la route du sud-ouest avec ses enfants pour échapper aux ravages des combats. Son époux, Émile, a été rappelé sous les drapeaux en 1939 et est fait prisonnier en juin 1940. Il parvient néanmoins à s’échapper et rejoint sa famille. À leur retour dans le Loiret, ils trouvent leur domicile du 46 avenue Georges Pallain à Montargis occupé par un tribunal allemand. Après négociations, ils obtiennent de pouvoir vivre dans deux pièces de leur propre logement. Jusqu’à l’hiver 1942-1943, ils doivent donc cohabiter avec l’occupant.
Parallèlement, fin 1942, Émile et Suzanne Mengin prennent part à l’implantation du réseau SOE F PHYSICIAN – PROSPER dans le Loiret. Ils participent également à l’organisation du premier parachutage du Loiret.
Le 10 juillet 1943, le domicile de la Famille Mengin est perquisitionné. Suzanne témoigne : Le parachutage fut important, mais dénoncé : le 2 juillet, une partie du groupe fut arrêtée. Ni Émile, ni Gauthier-Pardé, ni moi-même ne fûmes immédiatement parmi les soupçonnés. Émile se rendit à Paris. Il en revint le 10 juillet 1943 au soir. À 4 heures du matin donc, dans la nuit du 10 au 11 juillet, nous entendîmes des coups de botte dans la porte d’entrée. Je dis à Émile : c’est la Gestapo ! Il descendit après avoir enfilé un pantalon et des souliers, sauta par la fenêtre du petit bureau donnant sur le jardin, sauta sur le mur du fond, et de mur sauté en mur sauté, il parvint chez Louis Pophillat. Pas un chien n’aboya ! Le docteur, comme convenu, lui donna asile. Je fis disparaître, cependant que les coups redoublaient à la porte, l’un des deux oreillers qui pouvait indiquer qu’Émile était avec moi quelques instants plus tôt. Puis j’allais ouvrir.
Après cette perquisition, Émile et Suzanne Mengin se cachent à Paris, où ils continuent leur action de résistance au sein d’autres réseaux. Le 31 mai 1944, ils sont tous les deux arrêtés et détenus au siège de la Gestapo parisienne, rue des Saussaies. Suzanne est par la suite incarcérée à la Prison de Fresnes, transférée le 29 juin 1944 à la Prison allemande d’Orléans, rue Eugène Vignat, puis au Fort de Romainville le 5 août.
Le 15 août 1944, elle est déportée depuis la Gare de Pantin pour le KL de Ravensbrück. Le 6 septembre suivant, elle est affectée au Kommando de Torgau pour travailler dans une usine de munitions et d’explosifs. Le 6 octobre, elle est renvoyée à Ravensbrück, puis transférée au Kommando de Rechlin. De retour à Ravensbrück, elle y est libérée par la Croix-Rouge le 23 avril 1945. Son mari, Émile, meurt en déportation.
A propos de cette base de données
Cette base de données, non exhaustive, a été réalisée à partir des archives du Musée départemental de la Résistance et de la Libération de Lorris et des informations transmises par les familles. Elle regroupe les biographies des résistant(e)s et/ou déporté(e)s, né(e)s et/ou décédé(e)s dans le Loiret.
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