Olympia Clotilde CORMIER

Biographie

Olympia Cormier est institurice à Montargis puis à Orléans. Puis, elle devient directrice à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, Saint-Jean-de-la-Ruelle et Orléans.
Militante syndicaliste, elle représente l’Amicale des instituteurs au conseil départemental de l’enseignement où elle siège pendant vingt ans. En 1916, elle devint trésorière de l’Amicale du Loiret. Soupçonnée d’entretenir une correspondance avec l’anarchiste Armand, son courrier est surveillé. Dans le rapport établi le 16 août 1916 pour le préfet, le commissaire central d’Orléans la présente comme « très intelligente, d’un caractère très indépendant, se pliant difficilement aux règlements et à la discipline... Elle professe des idées très avancées... Excellente camarade, elle a l’estime de ses collègues qui l’ont choisie pour les représenter au Conseil départemental de l’enseignement... Mais il n’a pu être établi que Mademoiselle Cormier s’est jusqu’à ce moment livrée à une propagande quelconque en faveur de la paix. »
En novembre 1926,féministe convaincue, elle s'oppose à Jean Zay sur le droit de vote des femmes lors d’une réunion publique de la section d’Orléans de la Ligue des droits de l’Homme (association dont elle est vice-présidente.)
Elle s’investit également dans la modernisation des méthodes d’enseignement. En 1936, Olympia Cormier participe à un voyage d’études, organisé par le SNI, en URSS. Elle en revint enthousiaste.
Le 6 juin 1944 Marcel Bouguereau, maire de Gien, est arrêté suite à une dénonciation, accusé de protéger des résistants. Aidé de policiers patriotes, Marcel Bouguereau fait venir au commissariat d’Orléans, Olympia Cormier, afin de la tenir au courant de la situation. Deux jours plus tard, Olympia est arrêtée puis internée au Fort de Romainville. Elle est déportée au départ de la gare de l’Est à Paris vers le camp de Neue Bremm avant d’être transférée à Ravensbrück où elle est gazée début mars 1944. Une rescapée de Ravensbrück déclare : "Devant les piqueurs pour la chambre à gaz, elle s’efforçait de se tenir droite, de prendre un air gaillard"